Quintin – un château à sauver grâce au mécénat populaire
C’était l’ été dernier en Bretagne. Solange de Bagneux me montra l’énorme carcasse de ce que fût au 17ème siècle un château, majestueux bien qu’ inachevé – sur ordre de Louis XIV. Un fier témoin du protestantisme implanté dans un royaume catholique et actuellement le plus gros chantier des Côtes d’Armor.
Lors de la visite, elle n’était pas encore sûre que le projet de restauration soit retenu pour l’opération « Fous du patrimoine ». Un mécénat populaire lancé pour la première fois en juin 2013 par la Fondation des VMF (Vieilles Maisons Françaises) et auquel les Bagneux avaient postulé. Début septembre, tombe la bonne nouvelle : le château de Quintin fait partie des trois monuments retenus pour ce nouveau mécénat car il possède une « grande visibilité locale ».
Dominant la ville de Quintin, l’édifice sans fenêtres et sans planchers et à la toiture trouée, affiche toujours une fière allure. Il veille, édenté, comme une gardien sur la petite ville de caractère et sur le nouveau château du 18ème siècle avec lequel il partage les jardins. Cependant, les premières pierres tombantes dans la rue ont fait réagir la ville pour obliger les propriétaires à agir. Un monument en péril avancé devenait un péril pour son entourage. Il fallait, dès 2008, prendre les choses en main. Mais comment, à défaut d’argent ?
Quand les Bagneux héritent du château, jadis habité par des illustres familles, ils ont suffisamment à faire pour entretenir les vastes communs devenus le « nouveau » château. Les revenus de la visite des beaux salons et des expositions temporaires, et l’organisation des évènements autour de la cuisine http://www.chateaudequintin.fr/ , leurs permettent tout juste de sauvegarder et d’embellir par petites touches l’existant.
Aussi, le jeune ménage décide-t-il d’aider leur (belle-)mère et leurs grand-parents. Ceux-ci ont l’intelligence de permettre aux jeunes de prendre le château en main, d’autant plus que les trois générations sont propriétaires et que la belle-fille, enthousiaste, apporte des idées et un savoir faire précieux. Diplômée de l’Ecole du Louvre, elle a, comme son mari, François de Bagneux, aussi un diplôme en « gestion d’entreprise culturelle ».
Le vieux château devient l’objet d’études pour les architectes en formation à la célèbre Ecole de Chaillot. Puis, un architecte des monuments historiques est engagé, et, après étude de l’épais dossier et du plan de reconversion, le conseil régional ainsi que la DRAC prennent en charge jusqu’à 60% de l’énorme chantier estimé à 1,7 Mill. d’euros. « Encore, ni l’électricité et le chauffage, ni l’ameublement ne sont inclus dans cette estimation », précise Solange de Bagneux. L’association « Demeure Historique » leur accorde aussi via un 1er prix 30.000 €. Comment réunir le reste de cette somme gigantesque? Les Bagneux entendent donc parler de l’opération « Fous du patrimoine ». L’élaboration du dossier pour répondre à l’appel d’offre ne leur prend qu’un mois. Le jeune couple est rôdé. Leur projet de restauration est retenu par les VMF comme le château bien « visible » devrait aussi héberger une « Cité d’Art et Techniques du patrimoine » et animer une région. Les énormes souterrains que nous explorions, lampe de poche en main, devraient, une fois amenagés, accueillir des fêtes, des dîners d’entreprises ou de mécènes.
De l’ opération de « crowdfunding » populaire, lancée entre le 7 novembre 2013 et le 17 décembre 2013 sur le site spécialisé «Ulule», le jeune couple espérait soulever au moins 10.000 €. « Il faut penser par palier», estimait à l’époque la jeune femme. « Et avoir les reins solides ». Chaque euro donné par un internaute sur http://fr.ulule.com/chateau-quintin/ équivalait à un euro donné de plus par les VMF.
Le résultat de cette opération a été relevé fin janvier par la Fondation des vmf: 129 donateurs, dont la majorité se rélévait appartenir à des mécènes locaux, avaient donné en moyenne 134,-€ chacun. Chaque euro deviendra dans le futur une pierre réelle apportée à l’édifice. La fin du chantier, le plus gros des Côtes d’Armor, est prévue pour 2016.
Bettina de Cosnac, journaliste, écrivaine, rédactrice en chef Monumentum Nostrum
Schloss Quintin in der Bretagne – Rettung aus den Ruinen durch breites „Fundrising“
Im Sommer 2013, als ich das für Besucher geöffnete neue Schloss (18. Jh.) http://www.chateaudequintin.fr/ und die Baustelle der alten Schlossruine (17 . Jh.) besuchte, war Solange de Bagneux hoffnungsvoll, wenngleich noch unsicher, ob das begonnene gigantische Restaurierungsprojekt von Schloss Quintin im gleichnamigen bretonischen Städtchen Berücksichtigung bei der Ausschreibung „Fous du patrimoine“ (frei übersetzt „Verrückt nach Kulturerbe“) der Stiftung VMF (Vieilles Maisons Françaises) finden würde. Anfang September kam der positive Bescheid. Das alte Schloss, architektonischer Zeuge des Protestantismus in der Bretagne, habe „hohe lokale Sichtbarkeit“ sowie zukünftig „bedeutenden Kulturwert“ aufgrund der geplanten Umnutzung in eine „Cité des Arts et Techniques du patrimoine“.
Nun hoffte die Schlossbesitzerfamilie nach ersten Förderungen in Höhe von 30.000,- € Preisgeld seitens der DH (Demeures Historiques) sowie weiteren Förderungen durch den bretonischen Regionalrat und der DRAC (zusammen ca. 60% des Restaurierungsprojekts) auf rund 10.000 € Unterstützung via Internet und der populären Fundraising-Kampagne auf „ulule.com“. Für jeden zwischen 7. November und 17. Dezember 2013 gespendeten Euro eines Internauten spendete die Stiftung VMF einen weiteren Euro. Bieten konnte jeder, um bei der Restaurierung des auf 1,7 M € veranschlagten Projekts mitzuhelfen: http://fr.ulule.com/chateau-quintin/
Das Ergebnis dieser Spendenaktion gab die « Stiftung Vmf » Ende Januar 2014 bekannt: 129 Spender, zumeist aus dem lokalen Umkreis von Quintin, gaben im Durchschnitt 134,-€ pro Spender. Die erhofften 10.000,- € wurden überboten. Die Restaurierung, die Ende 2016 abgeschlossen sein soll, ist derzeit die größte Baustelle in den Côte d’Armor. (MoNo)
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