Les 100 ans de la Demeure Historique – une année de fêtes s’est terminée
La flamme olympique passait en 2024 chez l’un des adhérents de la Demeure Historique (DH) ! Quelle belle publicité pour cette association de sauvegarde de monuments historiques et de jardins labellisés qui fêtait la même année ses 100 ans. Créée en 1924, elle est la première association de sauvegarde de châteaux privés en France. Pourtant c’était un étranger, le docteur espagnol Joachim Carvallo, amoureux de l’art et de vielles pierres, qui la créa. Il était aussi le premier à accueillir généreusement des journalistes et à ouvrir son château de Villandry au public. Un château en ruine qu’il restaure avec cœur. Une belle exposition avait retracé un peu partout en France l’histoire de la DH et ses nombreux combats pour sauver un patrimoine coûteux pour ces passionnés qui l’ont eu en héritage ou qui, depuis quelques années, achètent volontairement « ce sacerdoce » pour le sauver. « Ils ont beaucoup de mérite ! », souligne toujours Paul de la Panouse « S’ils réussissent
la transmission à la 3ème génération comme les frères Guyot, cela compte beaucoup ! » Lui-même, il est le propriétaire du célèbre château de Thoiry et de sa réserve animalière créée par ses soins en 1967. Il préfère dire qu’il est « dépositiare » du château. « Un petit maillon dans une longue chaîne de transmetteurs. Longue de seize générations ». L’importance de transmettre souligne aussi le président de la Demeure Historique, Olivier de Lorgeril, héritier à 22 ans de La Bourbansais, un château en Bretagne. Parmi les plus de trois milles adhérents de l’association d’utilité publique, il y a ceux de France et ceux d’ Outre-Mer, comme le propriétaire d’une case créole à l’île de la Réunion. En pleine ville, elle a été menacée plusieurs fois de disparaître. Grâce au soutien et à l’expertise juridique de la DH, le propriétaire a pu la sauver. L’expertise et l’échange entre propriétaires, c’est ce qui compte aussi pour Solange de Bagneux.
Avec son mari, sa belle-mère, sa belle-sœur et bientôt ses enfants, c’est toute une famille qui exploite un château en granit à Quintin, en Côtes d’Armor. Ce sont des édifices de plusieurs siècles à entretenir. « Il faut garder la tradition et innover », explique-t-elle. Elle est heureuse de profiter du conseil des « audacieux de la DH ». Et Paul de la Panouse de rajouter : « Ne commettez pas l’erreur de tout vouloir ficeler. Si vos enfants ne peuvent pas se ruiner, ils ne vont jamais créer ». C’est un sage qui parle toujours avec autant d’humour de son expérience de gestionnaire depuis presque 60 ans. La Demeure Historique avait fêté en fanfare son centenaire et la mise en valeur du patrimoine privé : avec un beau coffret de deux livres au prix raisonnable de 30 euros; un « passeport » qui honorait les visiteurs assidus avec un abonnement gratuit du magazine de la DH et moult autres surprises dont une rose rouge, au parfum citronné. Pour souligner le « patrimoine et la biodiversité », un jeune chêne avait été offert aux membres. Et un concours photo primé attendait le grand public. La nouveauté fût la création d’un « Observatoire Monuments historiques et développement durable » pour démontrer, entre autres, que les monuments historiques sont moins polluants que les immeubles modernes. Chiffres à l’appui, un travail scientifique le prouvera en 2025 pour que les décisions politiques concernant le DPE en tiennent enfin compte.
Pour plus d’infos : www.demeure-historique.org
© Bettina de Cosnac, éd. et réd. en chef de Monumentum Nostrum
Die « Demeure Historique » feierte den 100. Geburtstag – auch mit Olympiafeuer
Welch Glück, dass die Olympische Fackel im Juli 2024 bei einem Mitglied der « Demeure Historique » vorbeikam. Es war die beste Werbung für die « Demeure Historique », die älteste private Denkmalschutzorganisation Frankreichs. Sie feierte just ihren 100. Geburtstag. Gegründet wurde die Vereinigung von einem Ausländer, dem spanischen Arzt Joachim Carvallo. Er hatte die Schlossruine Villandry nahe der Loire gekauft, um sie zu restaurieren. Und erkannte, dass Schlossbesitzer guten Rat, viel Presse und noch mehr Publikum brauchen, um besser zu leben, gar zu überleben. So vereinte er alle 1924 in einer Organisation, die seitdem nicht müde wird, mit Rat und Tat und Professionalität seinen über 3000 Mitgliedern zur Seite zu stehen. Ob Schlosserben oder Schlossbegeisterte, die sich den Erwerb und Erhalt eines Schlosses für viel Geld und Zeit antun, sie sind nur « Glieder einer langen Kette », wie Graf Paul de La Panouse, Besitzer des berühmten Schloss Thoiry in den Yvelines betont. Er selbst hegt viel Bewunderung für die Neuen, die es schaffen, ihr Schloss über drei Generationen weiter zu vererben. Auch Präsident Olivier de Lorgeril, der mit 22 Jahren Schloss Bourbansais in der Bretagne erbte, wird nicht müde, das Engagement der Besitzer zu betonen. Und die Bedeutung der DH für ihre Mitglieder. Sie kommen vor allem aus Frankreich, aber auch aus französisch Übersee, etwa den Inseln Guadeloupe, Martinique und Réunion. 2024 wurde ein Colloquium in Villandry abgehalten und eine Ausstellung tourte landesweit, um die Geschichte der DH zu illustrieren. Ein Amateur-Fotowettbewerb winkte mir Preisen. Eifrige Besucher von privaten Schlössern erhielten ein Abonnement des hochwertigen DH-Magazins gratis. Mitglieder bekamen eine junge Eiche für ihren Park geschenkt. In hundert Jahren sollte sie an den 100. Geburtstag der DH erinnern. Das beste: seit Oktober arbeitet eine neue Institution, das « observatoire des MH et du développement durable » an der Erhebung wissenschaftlicher Daten, um zu zeigen, dass jahrhundertealte Denkmale oft ökologischer als moderne, schlecht isolierte Bauten sind. Infos: www.demeure-historique.org (© MoNo)