Tribune franco-allemande des Parcs, Jardins et Monuments Historiques – Deutsch-Französisches Park-, Garten- und DenkmalMagazin

Le Musée de la Résistance Nationale (MRN) – un musée associatif inventif

Le MRN à Champigny-sur-Marne © B. de Cosnac

Le Musée de la Résistance Nationale (incluant la Corse et l’Algérie) surprend par sa modernité. Pensée par une poignée de Résistants juste après la deuxième guerre mondiale, l’association d’un tel musée s’est réellement créée 1964, recueillant et exposant, pendant vingt ans des donations privées à Ivry. Avec l’appui du politicien Jacques Chaban-Delmas, Champigny-sur-Marne l’a accueillie dans une villa du 19ème siècle ayant appartenue à la dynastie des marchands de sucre Béghin-Say, puis à des religieuses. La villa devenant trop petite, le nouveau musée a été installé dans l’espace Aimé Césaire. Il fût inauguré le 9 février 2020. Sur 1200 m2 et trois étages s’étend son exposition permanente, traitant différents aspects de la Résistance en France. Elle ouvre avec des résistants allemands, ayant fui le régime d’Hitler. D’ailleurs, la première exposition du musée associatif leur a été consacrée en 1985. Et le MRN travaille étroitement avec le musée de Buchenwald en Allemagne. – D’autres nationalités se sont engagées aux côtés des Résistants français, tel des Algériens et Africains. « Le grand travail des femmes, comme Brigitte Friang

Partition. L’ exposition « Vous n’irez plus danser » © B. de Cosnac

, cadre de la Résistance, ou l’historienne d’art Rose Valland, n’a été mis en valeur que depuis 2000 grâce à des autrices », souligne Xavier Aumage, archiviste éloquent du Musée. Mettre en valeur « les Résistants oubliés » lui tient à cœur. Tout comme la mission du musée de montrer aussi l’art dans les camps des internés. Il puise dans un fonds de 400 mètres linéaires d’archives, constitués par la fusion de fonds nationaux et par d’innombrables donations privées précieuses telles des lettres, affiches, dessins, photos et journaux intimes. Spécialiste de la Bande Dessinée traitant le sujet de manière évolutive depuis la Grande Guerre, Xavier Aumage essaye d’atteindre les jeunes. « La collaboration, par contre, est traitée en France indirectement à travers la Résistance », explique-t-il. Un musée de la collaboration serait impensable. – L’implantation du MRN face à une guinguette en bord de Marne reflète d’ailleurs bien le sujet de l’exposition itinérante en cours : « Vous n’irez plus danser! » Après l’interdiction de danser par le régime français, des bals clandestins (1939-1949) voyaient le jour. Foyers d’amusement pour la jeunesse et les familles, notamment à la campagne, les bals deviennent aussi un foyer de recrutement pour la Résistance. Les mythifications d’acteurs comme Jean Gabin et de chanteurs comme Charles Trenet et Edith Piaf y trouvent leurs sources. Une exposition et un musée à voir pour un patrimoine immatériel difficile à transmettre – surtout aux jeunes générations.

© Ed./réd. en chef Bettina de Cosnac, Monumentum Nostrum

Das « Museum der Résistance Nationale » (MRN) in Champigny-sur-Marne – ein Verein trägt die Erinnerung

Résistance – Museum in Champigny -sur-Marne © B. de Cosnac

Das « Museum der Résistance Nationale » in Champigny-sur-Marne besticht durch seine Modernität. Eine Handvoll Résistance-Kämpfer wollten bereits kurz nach dem Zweiten Weltkrieg die Erinnerung an den Widerstand gegen das Hitler-Regime und die deutsche Besatzung bewahren. Zunächst in Ivry bei Paris zuhause, versammelte der 1964 gegründete Museumsverein zahlreiche private Fonds. Heute zählt er an die 4000 Mitglieder zählt. Die erste Ausstellung widmete sich bemerkenswerter Weise den deutschen Résistance-Kämpfern in Frankreich, ein oft vergessener Aspekt! Durch eine Ausschreibung bekam der Verein die historische Villa (19. Jhdt.) des Zucker-Fabrikanten Béghin-Say in Champigny-sur-Marne gestellt bis

RMN : Deutscher Widerstandskämpfer in Frankreich © B. de Cosnac

der heutige, von der Museumsinszenierung ansprechende Bau, am 9. Februar 2020 im Komplex Aimé Césaire eingeweiht wurde. Auf 1200 qm und drei Etagen wird die Arbeit der Résistance in Frankreich gezeigt. Von Korsika bis Algerien, konzentriert auf den Zweiten Weltkrieg. Vergessene Résistance-Kämpfer, darunter das bis Anfang 2000 wenig beachtete Engagement der Frauen und von Minoritäten – etwa aus Afrika, Algerien – sind Archivist Xavier Aumage ein Anliegen. Teils staatlicher Bestand, überwiegend aber Privatbestände mit wertvollen Originalen wie Briefe, Plakate und Tagebücher, füllen 400 Meter Archivregale. Aumage arbeitet eng mit dem Buchenwald-Museum in Deutschland zusammen. Er selbst forscht über Comics zum Thema. – Eine Wanderausstellung « Vous n’irez plus danser » zeigt die Rolle von (internationaler) Musik und Bällen im Widerstand. Die französische Regierung des Vichy-Régimes verbot solche Bälle. Sie fanden jedoch heimlich statt und waren Orte der Résistance-Rekrutierung aber auch der Denunzierung. Die auf solchen Bällen vorgetragenen Chansons trugen zum Mythos von Sängern wie Charles Trenet, Edith Piaf und Schauspielern wie Jean Gabin bei. Eine sehenswerte Wanderausstellung (bis Anfang April) über ein kaum erforschtes Feld der Musik- und Sozialgeschichte der Neuzeit. (MoNo)