Promenade avec « l’analyste des jardins » Alain Baraton

Alain Baraton (au micro) au Salon du Livre de Nice 2025 © Bettina de Cosnac
Alain Baraton, né en 1957, est l’un des jardiniers le plus médiatisé en France. Il a la parole facile. Constat fait, en direct, au Salon du livre à Nice où il présente son dernier livre, mais aussi lors de ses émissions sur France Inter et France 5. Le jardinier taciturne, un peu absents, plongé dans l’univers de son jardin semble un cliché de littérature anglaise, mais aussi transporté par les biographes de feu le jardinier Le Nôtre. Celui-ci , peu loquace, fût LE jardinier du Roi aux Tuileries et à Versailles. Baraton se plaît à dire qu’il l’y a dépassé en longévité, travaillant, lui, depuis 50 ans au parc du château de Versailles. Il faut préciser qu’il y commença en 1986 comme caissier à l’entrée du parc avant de devenir, quelques mois plus tard, aide-stagiaire du jardinier. Aussi s’apprête-t-il à écrire ses souvenirs pour 2026. Le même laps de temps, Alain Baraton travailla en parallèle pour Marly-le-Roi, autre domaine royal, où il administrait 50 jardiniers. Il rejoint en 2006 l’Académie de l’agriculture en tant que correspondant national. Le jardinier s’éloigna de plus en plus de son jardin pour devenir son analyste: il constate que les femmes sont sous-représentées dans l’univers professionnel des jardins, ne représentant qu’environ un tiers des jardiniers, bien qu’elles mettent, selon Baraton, « une subtilité de plus » dans les jardins. Les premières femmes-jardiniers ont été

Les charmes taillés, l’œuvre des « architectes » de jardin © B. de Cosnac
embauchées à Versailles en 1986 par lui. Comparé à l’international, les jardins en France ont, selon lui, du retard. Les balcons fleurissent depuis peu contrairement à ceux de l’Allemagne. Au jardin, le jardinier français se veut plus « architecte » et « paysagiste », « terme pompeux » que réfute Alain Baraton. Il loue la longue tradition hollandaise et les Pays-Bas concernant le savoir-faire avec les plantes et celle de l’Angleterre. Le jardinier Anglais serait « poète ». Baraton peste d’ailleurs contre l’utilisation des souffleuses pour ramasser des feuilles et cette mode d’exposer partout de l’art moderne dans les jardins. Son jardin de rêves à visiter ? Celui de son grand-père, détruit aujourd’hui, mais portant à l’époque « son visage des fleurs et des légumes ». Et s’il rend hommage dans un livre au camélia qu’adorait sa mère sans jamais l’avoir vu en fleur, Baraton lui préfère la rose. « Toutes les plantes sont faciles, il suffit de les observer et avoir de la patience », constate-t-il. Pour créer une « nouvelle excellence » parmi les jardiniers, un « maître jardinier » tels des « maîtres-cuisinier » comme Alain Ducasse, il participe à la création de la toute nouvelle « École supérieure de Jardin » à Versailles. La première rentrée se fait cet automne. Alain Baraton, jardinier-administrateur, a présidé la sélection des 25 étudiants. Il a appris son savoir et savoir-faire à la base. (A suivre …)
Bettina de Cosnac, Edt. et réd. en chef Monumentum Nostrum
Plaudereien mit Frankreichs Gartenanalyst Alain Baraton

La rose, fleur préférée parmi d’autres d’Alain Baraton © B. de Cosnac