Tribune franco-allemande des Parcs, Jardins et Monuments Historiques – Deutsch-Französisches Park-, Garten- und DenkmalMagazin

« Auch Schlossarchive können brennen » – ein Besuch bei der „glücklichsten“ aller Archivare, Hélène Guichard-Spica, im Archiv des Département Yvelines

Hélène Guichard-Spica, Directrice des Archives départementales des Yvelines

Hélène Guichard-Spica, Directrice des Archives départementales des Yvelines © B. de Cosnac

Atlas von Rambouillet des königlichen Hofingenieurs De Moléon @ B. de Cosnac

Das Leben lebt von Kontrasten: Wer hätte gedacht, dass eines der ältesten französischen Dokumente des Heiligen Ludwig (13. Jh.) in einem der modernsten Archive Frankreichs ruht? Dem ist so, seit das Archiv des Département Yvelines seinen Sitz in Saint-Quentin-des-Yvelines bezogen hat, einer modernen, dynamischen Betonstadt grosso modo zwischen den alten Königsstädten Versailles und Dreux gelegen. Die zweite Überraschung: Archivleiterin Hélène Guichard-Spica entpuppt sich als ebenso dynamisch und wurde nur per Zufall Archivarin.  Ein Praktikum nach ihrem Studium der Kunstgeschichte – ess gefiel ihr, sie blieb. Sie bezeichnet sich als eine der „glücklichsten Archivare“, denn das Département, für das sie seit 2004 als Archivdirektorin arbeitet, gewährt großzügige Mittel und zögert nicht, sich baulich zu erweitern. 32 Kilometer Archive stauchen sich derzeit auf fünf Etagen. Und da aller guten Dinge drei sind, erfahren wir auch, dass das Metier eines Archivars alles andere als „steif“ ist. Besonders seitdem sich die Ausbildung zu diesem Beruf seit den 70er Jahren professionalisiert hat. Vorbei unser imaginäres Bild eines mageren, krummgebuckelten Archivars, der sich mit Lupe und Handschuhen über alte, staubbedeckte, unleserliche Pergamente beugt, um sie sorgsam zu entziffern. Pergamente und Handschuhe gibt es tatsächlich. Aber letztere werden während unserer Entdeckungsreise kaum übergestreift, obwohl sich ungeahnte Schätze wie die Königlichen Archive von Versailles, jene der Abtei von Vaux-le-Cernay oder auch die Original-Kadaster Napoleons vor uns ausbreiten. Kürzlich fand auch der fotografische Nachlass des High-Society Fotografen von Jean Lattès den Weg ins Archiv, dank seiner Witwe. Nun suchen 200.000 Fotos ihren Platz.

Die Direktorin träumt von weiteren Privatarchiven, besonders jenen der bedeutenden Schlösser des Département. Ungeahnte historische Quellen lagern in ihnen – oft unsachgemäss – auf Dachböden, sind Feuchtigkeit, Staub und gar der Brandgefahr ausgesetzt. Nicht nur Notre Dame kann brennen! Wobei in der Kathedrale der Brandschutz gewiss besser war als in den meisten

Historische Karte der Désert de Retz, Follie des 18. Jh., Yvelines

Historische Karte der Désert de Retz, Follie des 18. Jh., Yvelines © B. de Cosnac

privaten Schlössern. Doch die Schlossbesitzer, so Hélène Guichard-Spica, zögern, ihre Archive oder Teile davon trotz besserer Konservierung dem Staat zur Lagerung und Auswertung zu übergeben. Dabei könnte delikate Privatkorrespondenz durchaus vorher aus den Archiven von Dokumenten allgemeinem, historischen Interesse getrennt werden. Ein kleiner gut erhaltener Fundus ist besser als keiner.

Um die Akquise von Privatnachlässen zu betreiben fehlt den Archivaren oft die Zeit. Sechs verschiedene Abteilungen kümmern sich täglich um Ankunft, Desinfizierung, Quarantäne (! jawohl), Fotografieren, Erfassen, Identifizierung und Klassifizierung von Dokumenten. Letzteres erfolgt unter Kodewörtern, um Diebstahl zu verhindern.

Parallel dazu sind Besucherdienst und Internetanfragen zu leisten.  Eine Handvoll Freiwilliger und 25 bis 30 Beschäftigte gehen dem nach.

Trotz eines Besucherrekords anlässlich der „Geschichtstage“, die jährlich im November stattfinden, sucht die Direktorin mehr Besucher anzulocken. „Wir müssen zeigen, inwiefern Archive wichtig zum Verständnis der Vergangenheit sind.“  Fantasievoll haben sie und ihre Mitarbeiter pädagogische Gesellschaftsspiele entwickelt. Etwa zur Résistance (mit Originalplakaten, alten Presseartikeln und Soldatenbriefen) oder zu historischen Gärten. Ein französischer oder englischer Garten entsteht je nachdem wie die Würfel fallen. Ein Vertrag sichert die Zusammenarbeit zwischen dem Yvelines-Archiv und der berühmten Landschaftsschule von Versailles, die ihren Nachlass des Landschaftsgestalters Edouard André dem Département-Archiv überließ.

Um Neues um Altes herum zu entwickeln, fehlt es den Archivaren nicht an Ideen. Ein Spiel mit alten Siegeln ist in Arbeit. Es ist nur eine Frage der Zeit. Und Zeit, in Archiven, ist ein weites Konzept. 

 Bettina de Cosnac, Hg. und Chefredakteurin MoNo

 

 

« Même des archives peuvent partir en flammes! » Une visite chez « la plus heureuse des archivistes », Hélène Guichard-Spica, directrice des archives départementales des Yvelines

 

 

Salle de travail des Archives dép. des Yvelines

Salle de travail des Archives dép. des Yvelines © B. de Cosnac

La vie vit de contrastes : Qui se douterait que l’un des documents français les plus anciens concernant la royauté de feu Saint Louis (13èmesiècle) sommeille dans une cité des plus modernes de France ? En effet, les archives départementales des Yvelines, gardiens des archives de Poissy où feu Saint Louis était né, ont pris leur quartier à Saint-Quentin-des-Yvelines. Une ville dynamique en béton moderne et située, grosso modo, entre Versailles et Dreux, deux anciennes villes royales. Deuxième surprise, la directrice, Hélène Guichard-Spica, est aussi dynamique que la ville et devenait archiviste par hasard. « J’avais fait des études d’histoire de l’art, puis un stage et cela m’avait plu. » Depuis, elle est l’une des plus heureuses archivistes, car le département où elle travaille

Cartes murales conservées dans les archives © B. de Cosnac

Cartes murales conservées dans les archives © B. de Cosnac

depuis 2004 « se donne les moyens à la fois en ce qui concerne le budget et l’agrandissement nécessaire des bâtiments. » Plus de 32 kilomètres de rayonnage d’archives s’étalent actuellement sur cinq étages.

Et comme il n’y a jamais deux sans trois, on apprend aussi que « le métier d’archiviste est tout sauf figé. » Surtout depuis la professionnalisation du métier dans les années 1970. Nous, on voyait ces experts de manuscrits plutôt pâles et maigrichons, penchés, courbés pour mieux lorgner de loin et étudier de près des feuilles jaunâtres, illisibles et poussiéreux, genre parchemins à manipuler d’une main gantée. Des gants, il y en a, mais on les sort peu lors de la visite-découverte des archives où sont alignées, entre autres, les fonds royaux de Versailles et des fonds d’Abbaye telle ceux de Vaux-le-Cernay ainsi que les originaux des cadastres napoléoniens. Récemment un magnifique fonds moderne de photographies de Jean Lattès, chasseur d’images de la High Society des années 50/60, y a trouvé son chemin, légué généreusement par la veuve du défunt.  200.000 photos cherchent donc leur place.

Des sceaux et leurs légendes @B. de Cosnac

Des sceaux et leurs légendes @B. de Cosnac

La Directrice rêve d’avoir d’autres fonds privés notamment ceux des nombreux châteaux privés du département. Ce sont des sources historiques inestimables, qui sommeillent souvent de manière précaire dans des valises, cartons ou greniers sans pouvoir servir à enrichir et éclaircir l’histoire de France. Ne seraient-ils pas mieux conservés dans des archives professionnelles, équipées, elles, contre dégâts d’eau et le feu ? Si les chênes centenaires et solides de Notre-Dame ont pu partir en flammes, il est facile de s’imaginer qu’un château privé, souvent mal ou pas du tout protégé, contre ce genre d’intempéries, s’enflammera encore plus facilement et avec lui des documents précieux. Selon la directrice, les propriétaires semblent frileux. « Nous sommes en pourparlers avec certains, mais la résistance est grande. » Pourquoi ? Même si l’on ne léguait qu’une partie des archives (en enlevant par ex. les lettres croustillantes de feu Tante Germaine), un petit don semble mieux que rien donner. Pour partir à l’ acquisition de tels fonds privés, les archivistes manquent souvent  du temps où des entrées nécessaires. Il y a le travail à faire au quotidien. Six compartiments différents sont gérés par des responsables. Le processus est long entre l’arrivée des archives, leur désinfection et leur mise sous quarantaine. Il faut les photographier, les identifier et les classer. Ceci sous des noms codés afin que tout vol s’avère difficile. Il y aussi l’accueil du public. Les demandes par internet fusent, notamment ceux des généalogistes privés, plus rarement de chasseurs d’héritiers. Le public vient aussi consulter sur place ou regarder des cartes anciennes, telles celles du Désert de Retz, jardin anglo-chinois situé aussi dans les Yvelines. Au total 25 à 30 personnes, plus une bonne poignée de bénévoles, essaient de satisfaire toutes les demandes.

Malgré un taux de visite record lors des journées de l’Histoire en novembre 2018, la directrice cherche encore plus d’ouverture:« Nous devons montrer en quoi des archives sont indispensables pour comprendre le passé. » Aussi, elle et ses équipes, ont-elles développé des jeux de société pédagogiques pour les écoles. L’un sur la Résistance, avec des vraies affiches anciennes, des articles de presse et des noms de soldats, un autre sur les jardins où l’élève peut créer un jardin à la française ou à l’anglaise selon le jeu des dés.  D’ailleurs, une convention lie les archives des Yvelines avec la célèbre école paysager de Versailles pour conserver un « fonds jardins » respectable dont celui du paysagiste Edouard André.

Pour développer du nouveau autour de l’ancien, les archivistes ne manquent pas d’idées. Un jeu de sceaux est en train de voir le jour. Ce n’est qu’une question de temps. Et le temps, dans les archives, est une notion vaste.(MoNo)