L’Hôtel de Noailles à St Germain-en-Laye – un charme classique, classé et fort plaisant
Nous en avons déjà parlé dans Monumentum Nostrum, il y a quelques années. Mais nous y revenons, car le savoir, savoir-faire et l’enthousiasme de la propriétaire nous séduit à chaque fois. Sans parler de la beauté des lieux.
En effet, l’Hôtel de Noailles, fût un haut lieu de l’aristocratie à l’âge d’or de la monarchie. Construit par le Duc de Noailles à Saint-Germain-en-Laye au moment même où le roi Louis XIV envisage de délaisser son château pour Versailles, cet hôtel particulier représentait tous les fastes pour s’amuser et recevoir – à la campagne. Elevé sur un seul étage, il y avait un côté duc et un côté duchesse. Mieux fallait se séparer pour bien s’amuser. La belle entrée centrale qui joignait les deux appartements n’existe plus. Elle a été rasée par des urbanistes pressés et sans pitié pour faire place à la rue d’Alsace.
Aujourd’hui, les appartements « côté duchesse », que la propriétaire Françoise Brissard
fait visiter avec un savoir admirable et une gentillesse rare, représentent bien l’enfilade « classique » d’une telle demeure de la haute aristocratie. L’enfilade était aussi codée que les mœurs à cette époque. Les pièces parquetées – dont le grand salon – pour recevoir et bavarder ; plus petit, comme le salon bleu, pour écouter de la musique « intellectuelle », avec harpe ou clavecin, ou encore plus intimiste si on était un ami proche ou un membre de la famille de la maîtresse de maison. Les belles boiseries du salon, restaurées en 1990, avec des rocailles redorées à la feuille, sont classées tout comme l’hôtel. Ce qui oblige la propriétaire à ouvrir la maison pour partager cette beauté. L’hôtel est entré dans la famille Brissard dans un état plutôt sinistre, sombre. Pourtant un Américain, Robert Abdy, collectionneur et représentant de Sotheby’s, y avait bien reçu dans les années trente. Mais il avait quitté les lieux en 1952. Il fallait donc retravailler les boiseries, mettre un beau tissu Braquenié, recréer l’ambiance d’origine. Même si « les meubles n’en sont
qu’un soupçon », précise la propriétaire avec un large sourire. « Mais les conservateurs aiment bien les soupçons… ». C’est bon à savoir tout comme il est merveilleux d’apprendre que Mozart y avait séjourné, joué, composé en 1778 pendant une quinzaine de jours. Louis de Noailles, mécène mélomane, l’avait invité via le vieux Johann-Christian Bach qui aimait bien ce jeune talent d’une vingtaine d’années. Mozart adorait l’ambiance de
Noailles, où son hôte entretenait même un « orchestre allemand » – ce qu’il y avait du meilleur à l’époque. Comme explique Françoise Brissard, cet orchestre trouvait même grâce aux oreilles délicates de ce génie critique. A tel point que le jeune Mozart ne voulait plus quitter ces lieux.
Nous non plus. D’autant plus que notre hôte poursuit la tradition musicale des Noailles, organise des concerts ouverts au public et évolue de visite en visite : Après la publication d’un livre sur ce lieu, livre écrit avec les meilleurs spécialistes, puis l’acquisition de plusieurs tablettes pour montrer la maison d’antan en 3 D, elle préparait pour le 240ème anniversaire du séjour de Mozart, des chocolats « côté duchesse ». Basé sur des recherches historiques, ce chocolat de Saint-Domingue est une allusion à l’indigoterie possédée par les Noailles sur cette île. Comme 2019 est l’occasion de fêter Jules-Hardouin Mansart, architecte star de l’époque, et architecte des lieux entre 1679 et 1682, il y aura des chocolats Mansart. Ils seront servis, en été, dans le jardin aux belles sculptures. Décidément, l’hôte s’amuse d’année en année dans ce haut lieu de plaisance. – Visite sur demande. Prochains concerts en mai.
Bettina de Cosnac, Ed. et rédactrice en chef de MoNo
Das Hôtel de Noailles in Saint-Germain-en-Laye – von klassischem Charme, denkmalgeschützt und höchst amüsant
Wir berichteten darüber schon vor einigen Jahren in Monumentum Nostrum. Wir berichten erneut, denn Wissen, Empfang und Enthusiasmus der Besitzerin verführen bei jeder Besichtigung neu. Ganz zu schweigen von der Schönheit des Ortes.
Das private Hôtel de Noailles in Saint-Germain-en-Laye, westlich von Paris, war im goldenen Zeitalter der französischen Monarchie ein Ort des Hochadels. Der Herzog von Noailles ließ es errichten, just als der König sich anschickte, sein dortiges Schloss gegen jenes in Versailles zu tauschen. Für Noailles sollte es ein Ort des Vergnügens und der Empfänge werden – auf dem Land. Ebenerdig wurde der Landsitz errichtet und rechts und links einer zentralen Empfangshalle in zwei Appartements aufgeteilt: die Herzogenseite, „côté
duc“ und jene der Herzogin, „côté duchesse“. Getrennt konnte man sich besser amüsieren. Die zentrale Achse existiert heute nicht mehr. Eifrige Stadtplaner ließen sie für die Straßenführung der rue d’Alsace gnadenlos abreißen.
Aber noch immer zeigt das Appartement „Côté Duchesse“, das die Besitzerin Françoise Brissard mit bewundernswertem Wissen und seltener Freundlichkeit für Besucher öffnet, die klassische Enfilade eines hochadeligen Hauses. Diese war – wie die Sitten – damals einem strengen Kodex unterworfen. In den parkettausgelegten großen Räumen – etwa dem Salon – wurde empfangen und geschwatzt. In kleineren Räumen wie dem Blauen Salon, spielte „intellektuelle“, mit Harfe oder Clavecin vorgetragene Musik. Dahinter lagen, teils noch kleiner, die Gemächer, die engen Freunden oder Familienmitgliedern der Herzogin vorbehalten waren. Die kostbaren
Wandtäfelungen wurden 1990 restauriert und die Rocaille-Verzierungen mit Blattgold aufgefrischt. Wie das Hôtel particulier sind sie denkmalgeschützt, was wiederum die Besitzerin zur Besichtigung verpflichtet.
Das Haus erwarb die Familie in desaströsem Zustand. Noch in den 30er Jahren feierte Robert Abdy, amerikanischer Sammler und Vertreter von Sotheby’s, hier pompöse Feste. Aber 1952 zog er zurück nach Amerika. Der Niedergang… es galt also die Fassade, den Garten, Stuck und Holzpaneele aufzuarbeiten, eine kostbare Braquenié
Wandverspannung auszusuchen, um den ursprünglichen Luxus zu vermitteln. „Auch wenn die Möbel nur eine Andeutung davon sind“, schmunzelt die Besitzerin. „Aber Konservatoren lieben Andeutungen.“ Gut zu wissen! Ebenso zu erfahren, dass Mozart 1778 fast vierzehn Tage im Hôtel de Noailles spielte, komponierte, verweilte. Der musikliebende Mäzen Louis de Noailles hatte ihn eingeladen, dank der Vermittlung des betagten Johann-Sebastin Bach, der das gut zwanzigjährige junge Genie mochte. Noailles unterhielt sogar ein eigenes deutsches Orchester, was damals das Beste war. Und sogar vor den empfindsamen Ohren Mozarts Gnade fand, schmunzelt Françoise Brissard. Mozart gefiel es in dem Noailles-Ambiente so gut, dass er den Ort nur ungern verließ. Wir auch. Um so mehr als die Besitzerin die musikalische Tradition des Hauses durch öffentliche Konzerte fortsetzt und der Empfang sich jedes Mal ändert: Nach der Herausgabe eines Buches, das sie mit den besten Spezialisten schrieb, dem Kauf mehrerer I-Pads, um das ursprüngliche Hôtel de Noailles in 3D vorzuführen, tischte sie zum 240. Geburtstag des Mozart-Aufenthaltes, eine köstliche hausgemachte Schokolade aus Saint-Domingue auf. Natürlich basiert auch diese Gourmandise auf seriösen historischen Recherchen, besassen doch die Noailles eine Indiogoplantage auf der Insel.
2019 ehrt Françoise Brissard Jules-Hardouin Mansart, Stararchitekt im 17. Jahrhundert. Er errichtete das Hôtel particulier zwischen 1679 und1682. Auch er bekommt eine besondere Mansart-Schokolade. Sie wird sommers im restaurierten Skulpturen-Garten serviert. Eines ist offensichtlich: die Besitzerin amüsiert sich von Jahr zu Jahr mehr in diesem Ort des Vergnügens. – Führungen auf Anfrage. Nächste Konzerte im Mai. (MoNo)