Tribune franco-allemande des Parcs, Jardins et Monuments Historiques – Deutsch-Französisches Park-, Garten- und DenkmalMagazin

Rempart : pour le patrimoine en France et à l’étranger

Le réseau associatif Rempart propose chaque année plus de cinquante chantiers à ses bénévoles

« Mission patrimoine ». C’est ainsi que les acteurs de Rempart, union d’associations dédiée à la restauration du patrimoine, définissent leur travail. Chantiers, stages, service civique et travaux d’insertion articulent l’action du réseau associatif. Pendant toute l’année, principalement l’été, près de 3 000 bénévoles s’arment de truelles, seringues et autres outils de restauration pour découvrir un patrimoine et participer à sa sauvegarde. En tout, Rempart réunit 170 associations en France. « La réussite de ces chantiers tient dans l’association de bénévoles et de personnes novices dans le patrimoine, et d’animateurs techniques capables de leur montrer les bons gestes », estime Fabrice Duffaud, chargé des relations internationales du réseau. Pour sa collègue, Claudine Aubrun, le public est « plutôt étudiant, a majoritairement entre 17 et 25 ans. Il y a un peu plus de filles que de garçons, et un quart d’étrangers. »La plupart des chantiers proposés en 2012 étaient ouverts aux plus de 17 ans.

Participer à un chantier ne coûte pas forcément très cher aux jeunes inscrits. « En France, un bénévole adulte participe en moyenne à six ou sept euros par jour au coût du chantier », explique Fabrice Duffaud. « Le reste dépend de la réunion de financements par les associations. Après, certaines techniques de restauration, comme la taille de pierre, sont plus chères. » La délégation nationale est, elle, financée par du mécénat, des subventions régionales ou d’Etat, et des fonds propres issus notamment de frais d’inscription aux stages et de la vente de livres édités par le réseau.

700 à 800 bénévoles étrangers

Rempart compte une vingtaine de partenaires étrangers.« Comme Rempart est apolitique en France, nous cherchons des partenaires ayant la même philosophie. C’est là que réside toute la difficulté », précise Fabrice Duffaud. Cela a commencé en 1966, année de création du réseau d’associations. « Au début, nous accueillions des bénévoles d’Europe occidentale, puis d’autres venant d’Europe de l’Est. Les échanges se sont peu à peu développés », relate le chargé des relations internationales. 

Albanie, Canada ou Chine, il est possible de toucher à de multiples patrimoines. Des 3 000 bénévoles accueillis chaque année sur les chantiers français, 700 à 800 sont étrangers. « En échange, nous envoyons 200 à 250 bénévoles hors de France, dont une vingtaine en Allemagne », détaille Fabrice Duffaud. Côté allemand, c’est avec Offene Häuser, une association née en ex-RDA dans les années 1980, que Rempart s’est associée il y a une quinzaine d’années. « Ils s’occupent souvent de châteaux ou de manoirs, qui sont ensuite réutilisés à des fins culturelles », commente Fabrice Duffaud. Qu’ils partent de France ou y aillent, participer à un chantier dans un autre pays que le sien permet de découvrir et d’approfondir une langue, une culture, tout en se rendant utile à un patrimoine.

Le programme des chantiers de l’été 2013 sera en ligne le 15 mars. Ceux du printemps seront accessibles dès le mois de janvier.

Bénédicte Weiss, Maîtrise en Histoire et Licencié en Histoire de l’Art, journaliste

Rempart – Französische Freiwilligenorganisation für das Denkmal

Mit 170 unpolitischen Organisationen und auf 50 Denkmal-Baustellen arbeitet die französische Unionsorganisation Rempart. Sie ist die Vermittlungszentrale für Jugendliche – in der Regel ab 17 Jahren -, die an einem Denkmalprojekt in der Frankreich und der Welt (Albanien, Kanada, China…) mitarbeiten wollen. 3000 Freiwillige wirkten 2012 in Frankreich, darunter ca. ein Viertel Nicht-Franzosen. In der Regel. zahlen sie einen Beitrag von ca. 6-7 € täglich. Die Kosten insgesamt hängen von dem Objekt und der Organisation ab. In Deutschland arbeitet Rempart seit 15 Jahren mit dem Verein Offene Häuser mit Sitz in den neuen Bundesländern zusammen. Jährlich kommen etwa 20 Franzosen hierher. Ab März 2013 steht das Sommerprogramm von Rempart auf Internet. Die Frühlingscamps sind ab Januar Online. (Red.)

Jugendbauhütten – eine Chance für Jugendliche und Denkmalschutz

Das Freiwillenjahr in der deutschen Denkmalpflege (FJD) wird seit zehn Jahren als Zivildienst EU weit anerkannt

Ideen kommen und gehen wie das Leben oder werden, so der schöne Fall, verwirklicht! Man muss nur seiner Zeit voraus sein und den Mut dazu haben. Und einfach springen. So geschehen mit den Jugendbauhütten, die mit ihrem „Freiwilligenjahr in der Denkmalpflege“ (FJD) als Zivildienstalternative europaweit anerkannt werden. Sechs Monate in der Denkmalpflege genügen oft schon .

Die Jugend für das Denkmal zu sensibilisieren. Diese Idee stammte von einer der bedeutendsten Figuren des deutschen Denkmalschutzes, dem Archäologen und Kunsthistorikers Prof. Dr. Gottfried Kiesow (1931 – 2011). Denkmalpflege, so analysierte er bereits vor dreißig Jahren, schien dazu verdammt eine Sache der Älteren zu sein. Aber die Jugend, die mit dem Erbe lebt, sei nicht daran beteiligt. So wollte er Jugendliche in die verschiedensten Denkmal-Bereiche einführen. Nur wie? Und wer sollte das tun? Es kam, wie es sollte. Vater Zufall half nach.

Silke Strauch, sowohl in der Denkmalpflege als auch in der Jugendhilfe engagiert, brachte die Internationalen Gemeinschaftsdienste e. V. (ijgd) und die Deutsche Stiftung Denkmalschutz e. V. als gemeinsame Träger zusammen. Sie wurde Leiterin der neuen Jugendbauhütten. Die erste startete am 1. September 1999 in der restaurierungsbedürftigen Fachwerkstadt Quedlinburg (Sachsen-Anhalt). Mit so großem Erfolg, dass seit 2001 zwölf weitere Jugendbauhütten von Wismar über Brandenburg/Havel bis Mülhausen eingerichtet wurden. Dies ungeachtet der relativ hohehen Kosten. Dreizehn sind es heute, auf zehn Bundesländer verteilt. Eine dieser Hütten, in Potsdam, beschäftigt sich ausschließlich mit Gartendenkmalpflege.

Die Idee, so neu sie auch schien, wurzelt im Mittelalter. Bauhütten waren damals eine soziale Gemeinschaft für Kunst und Handwerk und bildeten den Nachwuchs aus. Heute bieten die JGB einen ersten Einblick in das Erwerbsleben, wecken das Bewusstsein für die Bedeutung der Denkmalpflege, bieten den Kontakt zu anderen Jugendlichen und eine finanzielle Absicherung, denn die Jugendlichen bekommen einen Unterhaltszuschuss von € 400 im Monat. Wohnen tun sie meist privat.

Für den Abiturienten Andreas Völker (20) und den Realschüler Moritz Hartwig (16 Jahre) ist die jüngste, in Lübeck im Jahr 2012 eingerichtete Jugendbauhütte eine ideale Orientierungshilfe. Beide wussten nach Schulabschluss nicht, was sie tun wollten außer „irgendetwas mit Handwerk ausprobieren“. Seit September 2012 gehören sie zu der „mobilen Einsatztruppe“ der neuen JBH Lübeck, zimmern hier, zementieren dort oder schnitzen Holz. Der Pavillon auf der Leipziger Messe denkmal war ihr erstes Werk, das sie, insgesamt fünf Jugendliche, nach zwei Monaten vorzeigen konnten.

Über einen Zeitungsartikel bzw. eine Werbung hatten sie von den JBH erfahren. Und, so Silke Strauch, es war auch immer ein französischer Teilnehmer dabei. Mit einem Mentor an ihrer Seite und bis zu sieben ergänzenden Denkmal-Bildungsseminaren werden die 16-26 Jahre alten, in Archiven, Handwerksbetrieben, Forschungsinstituten oder Architektenbüros arbeitenden Teilnehmer betreut. Die bis zu 27 jährlich ausgewählten Teilnehmer müssen weder gute Schulzeugnisse noch Handwerksgeschick vorweisen. Was zählt, ist Persönlichkeit. Die Chance ist damit vielen Jugendlichen und der Denkmalpflege gegeben. (BdC)

Les „Jugendbauhütten“ – une chance pour les jeunes et le patrimoine en Allemagne

Jusqu’ à 27 jeunes entre 16 et 26 ans débutent chaque septembre leur année civique dans le patrimoine en Allemagne. Ils travaillent sur des chantiers, dans des archives, des associations ou bureaux d’architectes. Ceci dans le cadre des « Jugendbauhütten » (JBH), créés en 1999 à Quedlingbug (Saxe-Anhalt), sur une initiative du regretté Prof. Gottfried Kiesow (1931 – 2011), grande figure dans la protection du patrimoine en Allemagne.

L’idée remonte au Moyen-Age et à la formation des apprentis. Aujourd’hui, les jeunes, répartis en 13 JBH dans dix Länder, prennent un premier contact avec le monde du travail tout en étant accompagné sérieusement par un mentor et sept séminaires de formation dans le patrimoine. Ils reçoivent une aide financière mensuelle de € 400 et sont logés la plupart du temps chez l’habitant.

Pour être choisi, il faut montrer de la « personnalité», notion chère en Allemagne. Ni le meilleur des diplômes d’école, ni des capacités manuelles exceptionnelles, ne sont exigées. Du coup, c’est une chance donnée à tous les jeunes et au patrimoine en Allemagne. D’ autant plus que cette année civique et son diplôme attribué à la fin sont reconnus partout au sein de l’Europe. A noter que dès les  débuts des JBH, il y avait toujours un participant français. (Réd.)

Marine Bissinger: une année civique dans le patrimoine

Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre lorsqu’il y a trois mois, je suis arrivée en Allemagne pour commencer mon année de service civique. Bien que la perspective d’un volontariat dans le domaine de la restauration et de la protection du patrimoine fût tout à fait excitante, je ne manquais pas d’appréhensions. La langue notamment est une difficulté que je n’ai pas encore entièrement surmontée, mais ce n’est pas si grave en comparaison de l’expérience passionnante que suis en train de vivre! 


Pour partir, j’ai d’abord contacté l’association internationale IJGD (Internationale Jugendgemeinschaftdienste) qui organise les services civiques au sein d’une région. On m’a aidé à trouver une entreprise où faire mon volontariat, ainsi que pour les démarches administratives. Je touche 400 euros par mois et suis inscrite à la sécurité sociale. 
J’effectue mon service civique à Brandenburg an der Havel, dans un bureau du nom de Pmp Architekten. Ce bureau regroupe plusieurs architectes, archéologues et restauratrices qui sont chacun prêt à me faire part de leurs connaissances et à m’inclure dans leur projet. J’ai la grande chance de pouvoir travailler dans ces différents domaines et mon volontariat en est d’autant plus riche et varié. J’ai déjà tant appris ! Bases du dessin par ordinateur pour les plans et coupes des architectes, travail de documents pour les dossiers des restauratrices, nettoyages et assemblages des fragments archéologiques… J’ai déjà eu l’occasion d’assister mes collègues directement sur les chantiers ou de participer à des fouilles. Autant dire que mon service civique n’a rien d’ennuyeux !

A côté de cela, l’association IJGD organise une fois tous les deux mois, des semaines de ‘’séminaire’’ regroupant les volontaires d’un même domaine. C’est l’occasion parfaite de rencontrer d’autres jeunes qui partagent les mêmes intérêts, tout en participant à de petits chantiers de formation encadrés par des professionnels (maçons, menuisiers, restaurateurs…). 


Jusqu’à présent mon service civique s’avère être surprenant et passionnant, riche en apprentissage mais aussi plein de bonnes rencontres. Et la vie en Allemagne me plait beaucoup. J’espère que cela va continuer pour le reste de l’année. Mais je peux déjà affirmer que cette expérience vaut vraiment le coup de se lancer !

Marine Bissinger, 19 ans, effectue un service civique dans le domaine de la protection du patrimoine.