Le Monastère de Saorge – un si discret bijou franciscain

Vue sur le monastère © B. de Cosnac
Quand on cherche le monastère Franciscain à Saorge, village suspendu à 550 m d’altitude entre « ciel et terre » dans les Alpes-Maritimes, le visiteur risque de se tromper. Plusieurs églises l’accueillent, lui lançant fièrement un bonjour du haut de leurs vieux clochers. Mais le vrai, celui des franciscains, se fait discret. C’est seulement en grimpant en hauteur et au cours de quelques virages aux galets restés dans leur jus luisant, qu’un cyprès et une fontaine, récente elle, indiquent qu’on est sur le bon chemin. Finalement ce sont deux cyprès et un majestueux cèdre qui, tels des gardiens fidèles dans une antichambre de verdure, vous signalent l’entrée. Puis, vous restez bouchée-bée devant tant de beauté simple et raffinée à la fois. Des fresques du 18ème siècle, un petit cloître décorée joliment de roses anciennes en pots et de citronniers, autour le cloître et une cellule de moine au rez-de-chaussée. La sacristie ornée d’un bel autel, de bancs d’églises aux dos ornementaux, le consistoire, pièce derrière l’autel – en bois – pour se confesser montrant un

Jadis, une très riche intimité des moines © B. de Cosnac
ensemble de boiseries et de mobiliers en bois rares. Des jardins en 5 terrasses où rien ne manque pour une vie monacale en autarcie bien que nul Franciscain ne veille plus sur les lieux. Le dernier a quitté en 1988, soit 355 ans après la fondation du monastère en 1633. A présent, ce sont des artistes en résidence accueillis par ce site du Centre des Monuments Nationaux qui le rendent vivant. Une quarantaine par an venant de tous les horizons artistiques et géographiques.
Le lieu s’y prête par son silence, sa simplicité et son panorama en montagne. La porte du paradis du Parc National de Mercantour est proche. Une tonnelle de vignes, des petites tables et bancs disposés par-ci, par là à l’ombre dans les jardins se prêtent à l’échange inspiré et paisible. Si le site appartient à l’état, c’est une association dont trois jeunes jardiniers engagés qui se partagent un seul emploi plein temps pour embellir les jardins. Dire que l’état coupe une poire non en deux, mais en trois. Cela semble arranger tout le monde. Les jeunes ont tous un autre emploi rural à côté. Ils mettent leur âme dans ce lieu et un brin de créativité. Ils ont suivi le tracé ancien des jardins tout en y mettant leur touche, en y créant un petit pré sauvage à la mode tondu sous forme de trois triangles. C’est beau tel quel. Pourtant le propriétaire discute des nouveaux projets paysagistes. Cette grandeur baroque qui se fait ici petite est à visiter avant des changements à venir. S’il faut une actualité, là-voilà: les Franciscain fêtent cette année les 800 ans du Cantique du frère Soleil composé par Saint François d’Assise en 1225.
(En route vers les abbayes, volet 3 et fin)
© Bettina de Cosnac, éd. et réd. en chef de Monumentum Nostrum
Verstecktes Schmuckstück – das Franziskanerkloster Saorge und seine Gärten

Klostereingang Saorge © B. de Cosnac
Eine Vielzahl Kirchentürme verschiedener Jahrhunderte empfangen den Besucher in Saorge, ein typisches Bergdorf an den Hängen der Alpes-Maritimes, ca. eineinhalb Stunden von Nizza entfernt. Das Franziskanerkloster jedoch erschließt sich erst nach einiger Sucher. Aber typische Zypressen und eine alte Zeder neben einer jüngeren Fontäne verweisen schließlich auf den barocken Eingang. Dahinter erstreckt sich ein kleines, überschaubares Franziskanerkloster von 1633. Die letzten Mönche gaben es erst schweren Herzens 1988 auf. Verständlich – zieren doch

Terrassengärten © B. de Cosnac
einzigartige Wandfresken den Klostergang und ein reichgeschmückter Altar nebst besonderem Gestühl die intime Klosterkirche. Wandtäfelungen schmücken den Konfessionsraumhinter dem Altar nebst Refektorium. Fünf schmale Terrassengärten sorgen auf kleinstem Raum für Autarkie. Drei junge motivierte Gärtner teilen sich die einzige Vollzeitstelle. Ein Deal, der den staatlichen Besitzer, das Centre des Monuments Nationaux , aber auch die Junggärtner einer Öko-Vereinigung arrangiert. Sie arbeiten nebenbei in anderen landwirschaftlichen Berufen. Ihr Herzblut aber steckt in dem Bewahren der historischen Klostergärten, die sie nur vorsichtig um neue Ideen bereichern. Etwa um eine Wildwiese, die in verschiedene Dreiecke gleich Camembert-Stücke aufgeteilt wurde. Überall laden lauschige Plätze zum friedlichen Austausch ein. Etwa die vierzig Künstler, die sich hier jährlich um einen kreativen Kurz-Aufenthalt in den spartanischen Mönchzellen bewerben können. Nichts wäre an dieser Gartenidylle mit ihrem plätschernden Fischbassin zu ändern. Und doch arbeitet der Eigentümer von Paris aus an neuen Gartenplänen, die vielleicht schon 2026 umgesetzt werden. Der Tipp: noch diesen Sommer bis Ende September das idyllische Franziskanerkloster besuchen. Aktueller Aufhänger wäre der 800. Geburtstag des « Sonnengesangs » von Franz von Assisi von 1225. (© MoNo)