Tribune franco-allemande des Parcs, Jardins et Monuments Historiques – Deutsch-Französisches Park-, Garten- und DenkmalMagazin

Le Château de Robien en Bretagne : « Je travaille en mémoire de ma sœur »

Château de Robien, 18ème siècle, Bretagne © B. de Cosnac

Une famille illustre, un château impressionnant du 18ème siècle et un long temps de deuil. Il fallait que cela change. C’est ainsi qu’Hélène Garin de Kersaint, « fille sandwich » parmi trois sœurs, a reposé en 2023 ses valises en Bretagne pour relancer une dynamique ensemble avec sa mère. Et aussi avec sa famille, les six Garin, qui l’encourage et met la main à la pâte : « On n’abandonne pas un si beau château ! » Pourtant rien ne prédisposait la quinquagénaire énergique et sympathique à se lancer. « Dyslexique, en

La cage d’escalier finissant sur un dôme © B. de Cosnac

rébellion avec tout, j’ai quitté la France en seconde pour faire mes études en Belgique. En plus, c’est ma sœur chérie Marie qui devait reprendre Robien. » Mais celle-ci décède suite à une maladie. La famille ne sait que faire du domaine gigantesque, avec 120 hectares de terres et de forêts pour une maison de 2000 mètres carrés habitables dont l’entretien coûte beaucoup notamment en énergie.  « Alors je voulais travailler en mémoire de ma sœur. J’ai passé un BPREA, une formation agricole pour reprendre les terres. Je continue à travailler à temps plein dans le social et puis nous développons des idées pour faire vivre le lieu. » L’une d’elles, c’était l’ouverture du domaine lors des journées du Patrimoine le 21 et 22 septembre 2024. Des acteurs en costumes d’époque faisaient renaître l’ambiance Second Empire. Pendant que des guides racontaient l’histoire du château et des anecdotes de famille, les visiteurs pouvaient, en s’inscrivant sur internet, raconter les leurs. Pour Hélène, Robien était son lieu « des vacances et de l’insouciance ». L’intérêt était grand. Plus de 1000 visiteurs. Les doyens de Quintin et de la région s’impatientaient à revenir à la chapelle du château pour retrouver leur ancienne place inscrite sur les prie-Dieu. D’autres idées sont les mariages en 2025, mais aussi des chants, de l’opéra… L’acoustique dans l’impressionnante cage d’escalier en forme de dôme donne du volume. Le cadre est rare et magnifique. On cherche des volontaires ! Profondément croyante, Hélène garde la foi en l’avenir : « Si je suis là, c’est la Providence. Je fais confiance. Je veux faire de Robien un lieu de partage. » Une joie pour tous et la famille. C’est le destin de son retour. Sa foi est contagieuse. On veut y croire aussi.

Bettina de Cosnac, Ed. et rédactrice en chef de Monumentum Nostrum

 

Schloss Robien in der Bretagne – in memoriam der Schwester

 

Hélène Garin de Kersaint © B. de Cosnac

Ein beeindruckendes Granitschloss aus dem 18. Jahrhundert, eine nicht minder beeindruckende Familie von bretonischen Parlamentariern und dann, Ende des 20. Jahrhunderts, ein fast 30jähriger Dornröschenschlaf. Letzterer musste ein Ende haben, befand Hélène Garin de Kersaint, « Sandwich » Schwester im adligen drei-Mädel-Haus. Zusammen mit ihrer über 80jährigen Mutter beschloss sie Schloss Robien in den Côtes d’Armor wieder zu beleben. Unterstützt von ihrem Ehemann Jean-Paul und der sechsköpfigen Garin-Familie. « So ein Schloss lässt man nicht verkommen! » Nichts bestimmte die 52jährige sympathische Hélène an den Platz ihrer Kindheit zurückzukehren. « Dyslexisch und im Aufstand gegen alles, verließ ich Frankreich kurz vor Schulende und machte meine Abschlüsse in Belgien. Außerdem sollte das Schloss an meine Lieblingsschwester Marie gehen. »

Die historischen Ställe von Schloss Robien © B. de Cosnac

Doch diese verstarb mit 55 Jahren nach langer Krankheit. Die Familie wusste nicht, wie es mit der Domäne, den 120 Hektar Ländereien und Wald und dem Schlosskoloss von 2000 m2 Wohnfläche weitergehen sollte. « Ich tue es in Memoriam meiner Schwester », unterstreicht Hélène ihr Engagement. Sie erwarb ein Landwirtschaftsdiplom, bestellt Teile der Ländereien, arbeitet ganztags im Sozialwesen. Und nebenbei restauriert sie das Gebäude mit ihrem Mann und bereitete die Europäischen Denkmaltage 2024 vor. Erstmals wurden Schloss und Stallungen für ein Publikum geöffnet. Das Zweite Kaiserreich sowie Anekdoten aus Hélènes Kindheit und von Anwohnern standen auf dem Programm. Die Nachfrage war groß, erinnern sich doch noch ältere Einwohner der Gemeinde Le Foel an ihren festen Sitzplatz in der herrschaftlichen Schlosskapelle. Hochzeiten sollen zukünftig für Einnahmen sorgen, sowie Konzerte und Opern. Eine gigantisch hohe Eingangshalle mit Estrade und Domkuppel und guter Akustik bietet auch einen idealen Aufführungsrahmen. Freiwillige – darunter Musiker – sind gefragt! Hélène will das Schloss mit anderen Menschen teilen, damit es vielen – und auch ihrer Familie – wieder Freude bringt. Die Vorhersehung, meint die Christin, habe sie zurückführt. Ihre Aufgabe werde deshalb gelingen. Hélène Garins tiefer Glaube – und ihre sprudelnde Energie – sind ansteckend. Man wünscht sich, dem Glück von Robien selbstlos nachzuhelfen. (MoNo)