Im Möbellager der Krone – Ein Tag, ein Fotograf, ein Buch

Fotograf Guillaume de Laubier im Salon d’angle, Hôtel de la Marine © B. de Cosnac
Es herrschte hellste Aufregung, viel Getöse und ein schier unkontrollierbares Kommen und Gehen. Nicht nur an dem Tag, wo Fotograf Guillaume de Laubier das Leben von Baron Marc Antoine Thierry de Ville-d’Avray für ein Buch einfangen musste, sondern auch als letzterer als Intendant des königlichen Möbellagers (garde-meuble) im 18. Jahrhundert amtierte. Historikerin Agnès Walch erinnert an den Lärm von Kirchenglocken, Hufgetrappel auf Pflastersteinen, Arbeitsinstrumenten aus Ateliers und Küche gepaart mit Tiergeschrei und Rufen diverser Verwalter, die in strengem Rhythmus unter dem riesigen Dach des 1757-1767 erbauten Hauses in Sichtweite des Louvre zusammenlebten. In ähnlichem Durcheinander, jedoch ohne Tiere und König, sollte Fotograf Laubier sich ein Plätzchen für die Kamera suchen, ohne Kunstlicht arbeiten und eine museale Ausstellung zum Leben erwecken, um « einen Sommertag im königlichen Möbellager von 5 Uhr morgens bis 22 Uhr » zu illustrieren. Außer, dass er im Frühling

Das Badekabinett © Guillaume de Laubier
und zu anderen Uhrzeiten arbeiten musste. « Es war eine Anhäufung von Frust », erzählt Fotograf Laubier. « Ich hatte eine Vorstellung vom Foto, aber nichts durfte verändert werden. » Zumal sich auch noch Präsident Emmanuel Macron für die Einweihung des kostspielig restaurierten Hôtel de la Marine, wie das Gebäude seit 1794 hieß, ansagte. Es galt folglich zu improvisieren – zusammen mit dem Verleger. Diskret rückte man symbolische Objekte in den Fokus der Kamera, schaffte sogar Brennholz aus den Wäldern an, um leeren Kaminen ein Pseudoleben einzuhauchen. Der Fotograf machte eine « Neuinszenierung der Inszenierung », um « eine Atmosphäre zu suggerieren ». Es war künstlerisches Durchdenken der Arbeit des Innenarchitektenpaars, Joseph Achkar und Michel Carrière, die ihr immenses Wissen und nicht minder immense Staatssummen in die opulent Raumausstattung einbrachten. Das Ergebnis von Laubiers Arbeit – bezahlt aus einer anderen Kasse – ist ein Buch auf Französich mit ansprechenden Bildern als Kapitel-Auftakt, ergänzt durch zahlreiche Archivillustrationen und gedruckt in Pastellfarben des 18. Jh. Ergänzt durch einen aufschlussreichen Text von Historikerin Agnès Walch und Gatien Wierez lässt das Werk den Alltag im königlichen Möbellager unter Louis XVI an der Place Louis XV – der heutigen Place de la Concorde – auferstehen. Unbedingt vor dem Besuch lesen.
Bettina de Cosnac, Hg. und Chefredakteurin Monumentum Nostrum
Le Garde-Meuble de la couronne – Un beau jour, un photographe, un livre

Grand Cabinet de l’Intérieur © Guillaume de Laubier
Il y avait de l’effervescence, du bruit et un va-et-vient incontrôlable. Non seulement le jour où le photographe Guillaume de Laubier, spécialisé en patrimoine, devait immortaliser la vie de Marc Antoine Thierry de Ville-d’Avray dans un livre, mais aussi quand ce dernier exerçait ses fonctions comme intendant du garde-meuble du roi au 18ème siècle. Lors de la visite l’historienne Agnès Walch rappelle le joli vacarme des cloches environnantes, des sabots de chevaux sur les pavés, des instruments de travail des ouvriers dans les ateliers et cuisines sans parler des cris des animaux et des grands et petits administrateurs qui habitaient, dans un rythme bien rodé, l’immense bâtisse construit de 1757 à 1767. Dans un brouhaha similaire, mais sans animaux et roi, entre agents de sécurité, gardiens de meubles actuels et artisans, mettant dernière main aux murs jolimen restaurés, le photographe devait poser le pied de sa caméra là, où il trouvait une place. Il devait capter la lumière du jour telle qu’elle, sans éclairage artificiel, et animer une exposition à vocation muséale pour illustrer « un jour d’été au Garde-Meuble de la couronne ». Une journée d’été de 5h à 22h sauf que Laubier n’y était que pendant les horaires de travail plus décentes et au

La Chambre de l’Intendant © Guillaume de Laubier
printemps. « Pour moi c’était un cumul de frustrations. Je vois la photo que je dois faire, mais rien ne doit bouger », explique-t-il. Tout est surveillé, conçu à l’avance par d’autres, condamné à l’immobilité, surtout comme le Président Macron s’annonce pour inaugurer cet endroit restauré avec les fastes d’antan et connu, dès 1794, sous le nom de l’Hôtel de la Marine. Il fallait donc avoir bien travaillé le sujet au préalable pour pouvoir improviser ensuite. Improviser, le photographe le faisait avec la gaie complicité de l’éditeur. Discrètement ils déplaçent par-ci un vêtement, par-là un objet pour mieux évoquer le cycle de la journée. Afin de donner vie à des cheminées vides, ils ramènent même des bûches de la campagne pour la photo. Guillaume de Laubier faisait « une mise en scène dans la mise en scène » pour « traduire » et « suggérer une atmosphère », tel le réveil ou l’ambiance de la nuit. Un travail artistique de réflexion calqué sur celui de deux décorateurs de rêve(s), Joseph Achkar et Michel Carrière. Ils y avaient dépensé leur propre grand savoir et la bourse de l’Etat remplie d’une centaine de millions d’euro. Le résultat – payé par une autre bourse – est un livre aux belles photos d’introduction de chapitres, photos complétées par de nombreuses images d’archives. Le tout imprimé sur des pages de couleurs pastel comme des macarons. Un texte instructif, plaisant, né au fur et à mesure des recherches menés, depuis 2013 par l’universitaire Agnès Walch, spécialiste de l’Ancien régime, et Gatien Wierez, doctorant de l’endroit. Ils ont perpétué un prestigieux lieu à place de la Concorde, anciennement place Louis XV, tout comme une armada d’artisans et d’ experts, et le photographe du beau, Guillaume de Laubier (MoNo)
Agnès Walch, Gatien Wierez, Un jour d’été au Garde-Meuble de la Couronne. Photos de Guillaume de Laubier. Editions du Patrimoine, Centre des Monuments Nationaux, 2021.(MoNo)