Tribune franco-allemande des Parcs, Jardins et Monuments Historiques – Deutsch-Französisches Park-, Garten- und DenkmalMagazin

L’art des bouquets – un patrimoine transmis à merveille par Catherine Muller

Un art florissant à apprendre © B.de Cosnac

Elle a une ferme et un jardin à moins de deux heures de Paris. Mais ce n’est pas là qu’elle va cueillir ses fleurs. Deux fois par semaine, elle se lève à l’aube pour être vers trois heures au grand marché de Rungis, marché des professionnels de toutes sortes qui approvisionnent Paris. Dans ce que l’écrivain Émile Zola appelait le « ventre de Paris », Catherine Muller choisit les plus belles fleurs pour sa boutique située à deux pas de la place Vendôme. La fleuriste y dirige de main de maître son école de « bouquets », l’une des quatre écoles au monde avec lesquelles elle détient des partenariats d’ailleurs. « J’ai suivi une formation horticole à Versailles, puis, un jour, l’occasion se présentait de partir en Corée du sud », raconte-elle aux mains et à l’allure fine, fragile et flexible comme une fleur. Elle y resta cinq années, créant sa boutique pour suggérer la spécificité de l’art floral français. S’il y a l’ikebana, l’art floral en retenue au Japon,

Bouquet en création © B. de Cosnac

il y a bien la fantaisie osée, française. Ça marche ! De retour en France, elle parle coréen, adore l’Asie et peaufine le concept pour proposer aujourd’hui une centaine de cours avec des thématiques tels le bouquet au 18ème siècle, le bouquet « hollandais », le bouquet de la mariée. Sa clientèle vient du monde entier, grâce à l’Instagram et le bouche-à-oreille. Beaucoup d’asiatiques dont des japonaises, mais aussi des Américaines, des Anglaises, qu’elles soient décoratrices, fleuristes ou simplement des passionnées dans leur pays. « Je reviens tous les deux ans, car à chaque fois on apprend des choses nouvelles », raconte une fleuriste New Yorkaise enthousiaste. Ce vendredi-là, les Japonaises qui terminent leurs cursus d’une semaine – au prix d’or, mais bien investie – sont toutes sourires lors de la remise des diplômes autour d’une statue face aux Tuileries. Et tout Paris semble s’arrêter pour admirer et prendre en photo « le banc de la belle dormant », grande composition automnale avec des branches d’érables, des dahlias, du delphinium. Un travail de groupe réalisé au vu de tout le monde, tandis que la plupart des bouquets se crée dans la cave de la petite boutique en fleur toute l’année. Depuis seize ans, Catherine Muller vend aussi des produits dérivés, tels des pochettes de jardinier ou des tabliers à son nom. Sa meilleure pub sont cependant les mille photos postées sur Instagram, photo aux mille fleurs prises par les élèves de son atelier.

 Bettina de Cosnac, Edt. et réd. en chef Monumentum Nostrum

 

Blumensträuße à la française – Catherine Muller lehrt die « hohe » Kunst

Diplomverleihung inmitten des floralen Gemeinschaftswerks © B.de Cosnac

Obwohl sie einen Bauernhof nebst Garten nahe Paris besitzt, holt Catherine Muller morgens gegen drei Uhr die schönsten Blumen frisch vom Markt in Rungis, dem « Bauch von Paris » wie Schriftsteller Emile Zola den riesigen Umschlaghafen an Naturprodukten nannte. Die an der Landschaftsschule in Versailles Ausgebildete ist wählerisch, leitet sie doch eine der vier Blumenkunstakademien in der Welt. Ihre liegt in Paris, in Fußweite von Tuilerien und Place Vendôme. Mit denen in London und New York unterhält sie mehr oder weniger enge Geschäftsbeziehungen. Nach ungeplanten Lehrjahren als Blumen- und Deko-Händlerin in Südkorea kam sie mit Koreanisch im Kopf und einer Idee im Gepäck nach Frankreich zurück und gründete ihre « Akademie des Blumenkunst ».  Die Nachfrage auch aus Asien ist groß, lehrt sie doch die Kunst raffinierter Sträuße à la française, nach Art Südfrankreichs oder der holländischen Malerei. Fünf Tage dauert ein Themen-Kurs. Ihre Kunden kommen aus aller Welt, darunter Blumenhändlerinnen etwa aus New York oder Hobbyfloristen. Manche kommen zum 7. oder 8. Mal. Sie bezahlen gerne ca. 2000,- Euros, denn Blumen sind teuer und « man lernt jedes Mal etwas Neues ». Die 49jährige Catherine Muller ist zudem eine polyglotte dynamische, einfühlsame, wenngleich auch in Sachen Blumenkunst kritische Lehrerin. Vor der zeremoniellen Diplom-Verleihung an jenem Freitag wird als Abschlussarbeit ein Gemeinschaftswerk kreiert: eine mit Dahlien, herbstlichem Ahorn und Delphinium umrahmte « Schneewittchen-Bank ».  Das üppige Blumen-Kunstwerk erregt wie die Diplomverleihung am Denkmal der Jeanne d’Arc freudige Aufregung. Passanten sind entzückt, bleiben stehen, fotografieren. Obwohl Muller seit sechzehn Jahren auch signierte Deko-Utensilien für Floristen verkauft, sind ihre beste Werbung die tausende Blumenstrauß-Fotos, die von ihren Schülern auf Instagram gepostet werden.(MoNo)