Tribune franco-allemande des Parcs, Jardins et Monuments Historiques – Deutsch-Französisches Park-, Garten- und DenkmalMagazin

La SNHF, Société Nationale d’Horticulture de France: 191 ans, de beaux atouts et quelques poussières

Dominique Drouard, président SNHF © B. de Cosnac

Dominique Drouard, président SNHF © B. de Cosnac

Faut-il encore le dire ? Une fois de plus des passionnés ont créé de belles choses dans la durée : La Société Nationale d’Horticulture de France issue le 11 juin 1827 de l’idée fixe d’un certain Héricart de Thury. Il rassemblait autour de lui une poignée d’hommes avides de connaissances, de plantes et de jardins. Beau prétexte – soit dit au passage – d’exclure à l’époque aussi les femmes et de se retrouver uniquement entre hommes, donc en superbe compagnie et terrain connu. Moins connues étaient les espèces exotiques que ces hommes mettaient aux premiers plans pour mieux les connaître et innover. Suivant l’exemple des prédécesseurs anglais, puis allemands, le club des érudits amateurs grandissait pour devenir en 1854 un club impérial, puis, en 1885, fusionnant avec un concurrent aimable pour devenir la SNHF, donc nationale tout en restant privée.

Le club s’est donc beaucoup institutionnalisé, comptant

L'entrée au 84, rue de Grenelle © B. de Cosnac

L’entrée au 84, rue de Grenelle © B. de Cosnac

aujourd’hui de nombreuses entreprises horticoles parmi ses adhérents et moins de propriétaires privés. Pourtant il y aurait « 17 millions jardins privés » en France selon le président Dominique Douard ancien entrepreneur horticole. « Mais », depuis son arrivée en 2015, « il fallait d’abord dépoussiérer la SNHF. » Bien que très active grâce à une armada de volontaires professionnels dans le domaine des jardins, l’implantation en province de cette société reste à faire. «Nous cherchons des ambassadeurs pour la SNHF dans toutes les régions de France. » « Ambassadeurs » est un mot à la mode en France. Face aux nombreuses sociétés du patrimoine et des jardins, tels les VMF, les MH, l’ EBTS ou Jardins illustres, la SNHF a effectivement pris du retard dans ce domaine. Donc l’étranger doit attendre : « Je ne parle pas anglais et les contacts entre les associations se font généralement par les sympathies personnelles des présidents. Je suis plus germanophone et trouve le travail des Allemands côté jardin admirable. » Quel compliment ! Aussi, la SNHF est-elle présente dans la plus grande manifestation d’orchidées du monde, manifestation a lieu tous les quatre ans, dans le domaine événementiel autour des Fuchsias, Eurofuchsia en 2017 à Berlin, ou bien encore à l’IPM à Essen. Et le salon des roses l’ attend en mai à Amsterdam. Mais rien au Chelsea Flower Show qui avait décliné l’offre d’une coopération. « Le problème c’est que les structures de fonctionnement ne sont pas les mêmes » précise Dominique Douard « Et les Anglais et les Allemands voient jardins et business tandis que notre société a pour mission de répandre le savoir et la conservation du patrimoine végétal. » La notion de « patrimoine végétal », « notion récente, il le verrait mieux remplacer par «sauver les maux du monde en revenant à l’enseignement de la nature par la nature». Donc : retour à la sagesse, le respect, l’humilité, la patience et la vie avec les saisons et pas à son contraire.

©B. de Cosnac

©B. de Cosnac

Malgré des handicaps, la SNHF a un énorme atout. Bien que complexe dans sa structure avec quatre collèges, 24 administrateurs et onze domaines auxquels on peut adhérer, domaines dont les orchidées, les roses, le potager, la permaculture, jardins et beaux-arts, la société offre un terrain de jeu rare: le HortiQuid (poser vos questions et des bénévoles savants vous répondent), ou bien le Prix d’illustration végétale, prix Josette Moreau Després, décernée en 2018 à Thaly, femme peintre-sculpteur de la Sarthe. Et puis il y a cette magnifique bibliothèque dont les origines remontent à 1827. Refaite en 2017 et s’élargissant par un fonds numérisé depuis 2005, elle est une mine d’or. De plus l’accès au 84 rue de Grenelle est facile, car gratuit pour tout amateur de jardin les mardis et mercredis de 10-18h. L’accueil par Smaël Boudia est sympathique et surtout très compétent. En un rien, le bibliothécaire sort les fonds allemands et anglais, permet de feuilleter – avec des gants, si nécessaires – les planches anciennes et modernes. On adore prendre racine dans ce jardin de feuilles. Et voir pousser cet arbre de plumes horticoles. Une revue trimestrielle aux articles originaux, telles les promenades avec George Sand ou Alphonse Alphand, complète l’image. La SNHF est, comme le gouvernement français, une société en marche. A l’instar de cette partie de la France qui, décidée à dépoussiérer, regarde le futur! Elle vaut d’être plus connue et soutenue.

Bettina de Cosnac, Ed. et rédactrice en chef de MoNo

 

 

Die Nationale Hortikulturgesellschaft Frankreich (SNHF): 191 Jahre, viele Trümpfe und etwas Staub

 

 

© B. de Cosnac

© B. de Cosnac

Leidenschaft hinterlässt oft dauerhafte Spuren. Wie jener Gartenclub Passionierter , der am 11. Juni 1827 dank des Vicomte Héricart de Thury gegründet wurde. Er versammelte an exotischen Pflanzen und fortschrittlichen Methoden interessierte Männer um sich. In jenen Zeiten auch ein Vorwand, Frauen auszuschließen, und unter sich auf gewohntem Terrain zu bleiben. Im Laufe der Zeit wurde der Club 1854 imperial, dann verschmolz er 1885 mit einem grünen Konkurrenten zur heutigen Société Nationale d’Horticulture de France. Seit 2015 entstaubt der ehemalige Gartenunternehmer und jetziger Präsident der SNHF Dominique Douard die Gesellschaft. Von rund 17 Millionen Privatgartenbesitzer sind nur wenige Mitglieder in der SNHF. Douard sucht derzeit „Botschafter“ in den Regionen, die andere Garten- und Denkmalgesellschaften Frankreichs längst haben. Das Ausland kommt später. Vergebens versuchte er in der Chelsea Flower Show Fuß zu fassen. Die Hindernisse türmten sich: er spricht kein Englisch, es gibt verschiedene Funktionsmodi und solche Zusammenarbeit hinge, so Douard, von der Sympathie der jeweiligen Leiter untereinander ab. Germanophil beteiligte er die SNHF an der alle vier Jahre stattfindenden Orchideenshow, der Eurofuchsia 2017 in Berlin sowie der IPM in Essen. Im Mai ist die SNHF auf Rosenschau in Amsterdam. Und statt das „vegetale Denkmalgut“, wie es im Anliegen der SNHF offiziell heißt, zu wahren, will der

Ein Teil der Bücherwände © B. de Cosnac
Ein Teil der Bücherwände © B. de Cosnac

Präsident die „Übel der Gesellschaft durch die Natur mit der Natur „ heilen. Von der Natur lernen wir verlernte Werte: Weisheit, Respekt, Demut, Geduld. Nicht gegen die Saison arbeiten, sondern mit ihr.

Obwohl komplex in seiner Hierarchie – vier Colleges, vierundzwanzig Verwaltungsratsmitglieder, zwölf Untergruppen, denen man beitreten kann – zeichnet sich die SNHF durch Originalität aus: HortiQuid ist ein Bereich, der freiwillige Experten mit fragestellenden Laien zusammenbringt. Antwort garantiert! Es gibt den Preis für Botanische Illustration, Prix Josette Moreau Després. 2018 erhielt ihn Thaly, eine Malerin und Bildhauerin aus der Sarthe. Der größte Plus der SNHF ist jedoch die Bibliothek, deren Anfänge bis 1827 zurückreichen. Ihr Zugang ist einfach, da das Inventar zum einen seit 2005 bereits online-ist, zum andern die Bibliothek in der 84, rue de Grenelle dienstags und mittwochs kostenlos Gartenamateuren von 10-18 Uhr offen steht. Bibliothekar Smaël Boudia ist nicht nur sympathisch, sondern auch kompetent: Im Handumdrehen analysiert er den reichen deutschen und englischen Fonds, erlaubt – bei Bedarf mit Handschuhen – in alten Drucken und Stichen zu blättern. Mit Freude möchte man in diesem Blätterwald Wurzeln schlagen. Alle drei Monate gibt der Verein eine Zeitschrift mit originellen Beiträgen heraus. Die SNHF ist wie Frankreichs Regierung „en marche“, unterwegs, im Aufbruch. Entschlossen blickt sie in die Zukunft, das Alte entstaubend. Zweifellos verdient sie größere Bekanntheit und mehr Unterstützung. (MoNo)

 

  

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