Stéphane Bern : une restauration, une fondation et deux prix
Il est fou – fou de la noblesse et du patrimoine. En France, on le sait. Animateur d’émissions télé axées sur l’histoire (dont les fameuses sagas) et les vielles pierres, Stéphane Bern, 53 ans, vient d’acheter, il y a trois ans, un ancien collège abbatial dans le Perche pour le restaurer. C’est là, où vont maintenant son cœur et une partie de ses revenus. Une autre partie revient depuis 2016 dans sa fondation. Chapeautée par l’Institut de France, elle fut créée dans un « temps record », précise Gabriel de Broglie, grand chancelier et
Gabriel de Broglie, Grand Chancelier
président de cet illustre Institut. Ceci en raison de « l’enthousiasme contagieux de Stéphane Bern ». Cet enthousiasme, le fondateur l’exprimait à nouveau lors de la première remise de prix par sa fondation à l’Hôtel particulier de la fondation Simone et Cino del
Duca : le prix d’histoire, doté de 5000 euros, allait à Khaled Melliti, pour son premier ouvrage Carthage. Histoire d’une métropole méditerranéenne (Ed. Perrin, 2016). Le prix du patrimoine (25.000 euros) à l’association des Vmf (Vieilles Maisons Françaises) pour son action de sensibilisation pour le patrimoine auprès des écoles du primaire. La transmission devient depuis quelques années un mot d’or dans tout travail autour du patrimoine en France. Et Stéphane Bern, citant le célèbre prince et diplomate autrichien Metternich : « (…) le plus difficile est de s’inscrire dans la durée. » Et de poursuivre dans son discours : « Des émissions de télé, il ne restera rien. Les VHS des Sagas, je n’arrive même plus à les lire » Ancienne journaliste-reporter à la télé, l’éditrice de MoNo, connaît ce problème.
Le lauréat Khaled Melliti
Alors, cher Stéphane, une fondation aujourd’hui par crainte de mourir avant demain ? « Vous savez, on a toujours peur. Peur dans l’avion, peur… », répond avec sérieux le célèbre animateur à notre question. On ne le connaissait pas angoissé. Et le capital de la fondation ? « Plusieurs centaines de milliers d’euros » précise-t-il.
Les lauréats étaient bien heureux. Surpris par cette récompense, l’écrivain Khaled Melliti soulignait l’importance politico-culturelle de Carthage jusqu’à nos jours. Et
dans un aparté avec MoNo, il louait le fort engagement des Allemands dans la restauration du lieu sur place. Les VmF, pour leur part, évoquaient la nécessité d’élargir leur programme en concordance avec le programme scolaire ou l’art et l’histoire font jusqu’à présent deux au lieu d’un.
La première remise de prix de la fondation Stéphane Bern avait lieu dans une ambiance chaleureuse et parsemée d’humour. Il en reste plus qu’un simple bon souvenir : pour les lauréats de l’argent (éphémère, certes), un grand diplôme imprimé et une belle médaille frappée à l’Hôtel de la Monnaie de Paris avec – l’effigie du généreux fondateur Stéphane Bern. A quand le buste? Mérité …
Bettina de Cosnac, Ecrivain, Ed. et réd. en chef de Monumentum Nostrum
Eine Stiftung für Denkmalerbe und Geschichte – Die Stiftung Stéphane Bern
Stifter Stéphane Bern (links im Bild)
Seine Passion sind Adel, Geschichte und neuerdings Denkmale. Die Rede ist von Stéphane Bern, französischer Fernsehstar, bekannt durch so populäre Sendungen wie « Geheimnisse der Geschichte », « Das schönste Dorf Frankreichs » und « Privatbesuche ». Vor drei Jahren kauft er 180 Kilometer von Paris entfernt eine ehemalige königliche Ausbildungsstätte, um sie zu restaurieren. Vor einem Jahr, 2016, gründete er seine unter dem Dach des historischen « Institut de France » angesiedelten Stiftung. Dies mit einem Stiftungskapital von mehreren hunderttausend Euros und den Gedanken « was bleibt, wenn ich sterbe » (in seinem Fall nichts außer Fernseharchive) und « man weiss ja nie.. » Die Angst vor dem Sterben hat also, wie hier, durchaus sein Gutes. Am 5. Januar 2017 erfolgte nun die erste Preisverleihung der Stiftung. Gemäss ihrer doppelten Zielsetzung ging ein Preis an den Historiker Khaled Melliti für sein publiziertes Erstlingswerk über die Stadt Karthago (5000,- €). Den Denkmalpreis für die Unterstützung des „Patrimoine“ erhielt der Verein Vmf (Vielles Maisons françaises) für seine Denkmal-Aktionen in französischen Grundschulen. Mit pädagogischen « Denkmalköfferchen » (valises kit) animiert der gemeinnützige Verein seit drei Jahren Grundschullehrer in ganz Frankreich, sich mit Monumenten in ihrer Region, besonders in ihrer unmittelbaren Umgebung, zu beschäftigen.
Inspiriert wurden die VmF sicher von der über 30 Jahre alten Aktion in Deutschland « Denkmal macht Schule » der Deutschen Stiftung Denkmalschutz.* Mit einem humorvollen Kommentar übergab der Stiftungsträger – neben Scheck und Urkunde – eine große Erinnerungsmedaille mit seinem Konterfei: eine weitere bleibende Erinnerung neben seiner Stiftung. Der Weg zum eigenen Denkmal ist nicht weit. (MoNo)
*MoNo berichtete davon in einer ihrer ersten zweisprachigen Ausgabe bevor die VmF, Abonnent von MoNo, ihre Aktionen andachte und startete.
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