Tribune franco-allemande des Parcs, Jardins et Monuments Historiques – Deutsch-Französisches Park-, Garten- und DenkmalMagazin

Habsthal –  Vier Schwestern und ein Pater halten ein über 750 Jahre altes Kloster am Leben 

 Das Örtchen Ostrach ist beschaulich und still wie Bullerbü. Die Lage von Kloster Habsthal auf einer wiesensanften Anhöhe schön wie sein Name. Der Empfang durch Priorin Kornelia Kreidler ist herzlich. Wir sind die ersten Gäste aus Frankreich, obwohl die Klostergeschichte seit der Klostergründung im 13. Jh. viele deutsch-französische Berührungen aufweist: Schwestern aus der Abtei Solesmne, aus dem Elsass und aus Lothringen wirkten in Habsthal. Eine bedeutende Priorin wurde im Zweiten Weltkrieg denunziert, floh über Belgien nach Frankreich, wo sie vor ihrer geplanten Rückkehr nach Habsthal starb. Die Habsthaler Archive haben viel zu erzählen. – Heute fügen sich die wenigen Gäste leise in den von Gebeten und Arbeiten strukturierten Tag ein. Ora et Labora  sind neben schweigend eingenommenen Mahlen streng befolgte Benediktinerregeln. Gast darf nur sein, wer ein wirkliches Bedürfnis nach Rückzug verspürt. Darauf legt die Priorin wert und ruft durchaus im Vorfeld die Gäste an, um im Gespräch deren Bedürfnisse zu ermitteln. „Ein Kloster ist keine billige Unterkunftsalternative für Tourismus“, erklärt Sr. Kornelia „Wir sind da, um zu helfen.“ Die Priorin ist mit geschätzten 50 Jahren die jüngste von vier Schwestern in Habsthal. Jene sind um die achtzig und auch Pater Pius ist bereits in Pension. So muss die Priorin sehr weltlich regieren, um das eigenständige Priorat mit seinem ca. 2000 qm große, nach St. Gallener Architekturvorbild um einen Innenhof konstruierte Konventgebäude, nebst Garten, Schafen und neuerdings ertragsreichen Bienenstöcken zu verwalten und zu unterhalten. Vor allem die mühselige, kostenintensive Restaurierung des Gebäudes ist seit Jahren Herkulesarbeit. Vor 2000 angedacht und 2005 aufgenommen, flossen bereits stattliche 1,7 Millionen Euros in die Sanierung des Daches und des faulenden Dachstuhls, dessen Statikschwankungen die unteren Geschosse mit beeinflussten; in den Ostkonvent, mit Fenstern und Fassade und erstmaliger Verlegung von Wasserleitungen in die Ordensschwesternzimmer verlegt. Es dauerte jedoch fast eineinhalb Jahre bis die ersten, staatlich versprochenen Rückgelder für das unter Denkmalschutz stehende Kloster flossen. Ohne die Hilfe des südtiroler Abtes von Muri-Gries, der Ordinarius für das Priorat Habsthal bleibt, wäre die Restaurierung nicht zu finanzieren gewesen. Ein Drittel der Geldmittel für die Arbeiten sind von der Priorin aufzubringen. Fast klingt sie mutlos, wenn sie die zukünftigen Sanierungsarbeiten aufzählt: der Westflügel, die Gästezimmer, die Klostermauer, der Friedhof, die Kapelle. Die angrenzende Barockkirche vorübergehend Eigentum der Pfarrei ging im Laufe der Sanierung wieder in Klosterbesitz über, da die Pfarrei Schwierigkeiten in deren Unterhalt sah. Sie wurde mithilfe staatlicher Fördergelder und Pfarreiersparnissen für 700.000 € restauriert.

KHEntwurf41AParallel zur Kloster-Restaurierung wurde auch ein Förderverein gegründet, um das Interesse bei der lokalen Bevölkerung zu wecken. Vergebens: die rund 200 Fördermitglieder sind überwiegend Gäste oder Interessierte aus der Ferne. Auch andere regionale private Investoren zögern, da sie angesichts des hohen Alters der Schwestern um die Zukunft des Klosters bangten. Das Klostersterben erfasst auch Baden-Württemberg mit seinen über 600 Klöstern.

Gefragt, was für sie nunmehr wichtiger sei, Nachwuchs oder Gelder, zögert Schwester Kornelia keine Sekunde: Novizinnen müssen her. Ungewollt fand sie hierfür eine helfende Hand mit Filmemacher Sobo Swobodnik. Bei einem schwäbischen Ländle-Aufenthalt verliebte sich dieser in das Kloster und drehte den Film „Silentium“. Eine authentische Dokumentation über das Kraft, Konsequenz und starken Glauben erfordernde Leben der Habsthaler Schwestern. Mit  Swobodnik und „Silentium“ ging die dynamische Priorin 2015 auf  Marketingreise. Für den Film, wohlgemerkt, und nicht zum „Nonnenfang“, denn als Nonne fühlt man sich berufen.

Zum stillen Harren und Warten bleibt im Kloster keine Zeit. Die Mitgliederversammlung im Januar 2016 muss zeigen, wie man ohne staatliche Fördergelder vom Denkmalamt die notwendigen Arbeiten vorantreiben kann. Auch hier wird Priorin Kornelia mit ihrer unleugbar sympathischen, besonderen Ausstrahlung in geschäftiger Weltoffenheit und glaubensvoll agieren. Die Archive belegen: hoffendes Handeln und starker Glauben haben in der Habsthaler Geschichte schon oft den Untergang des Klosters verhindert.

 

Bettina de Cosnac, Chefredakteurin MoNo und Buchautorin

Spenden und Unterstützung: Förderverein Benediktinerinnenkloster Habsthal

Habsthal – quatre soeurs et un prêtre maintiennent en vie une abbaye de plus de 750 ans

 

Habsthal_Kirche_Langhaus nach WestLe village d’Ostrach dans le Bade-Wurtemberg, près de Sigmaringen, est d’un calme remarquable. L’emplacement du prieuré d’Habsthal, entouré de prés doucement vallonnés, est de toute beauté, l’accueil de la prieure Cornelia Steidler, très chaleureux. Nous sommes les premières hôtes de France, bien que l’histoire du monastère, depuis sa fondation au 13ème siècle, soit riche en relations franco-allemandes. Il y a eu des sœurs  en provenance de Solesmes, d’Alsace et de la Lorraine. Pendant la deuxième guerre mondiale, une abbesse fut dénoncée, et s’est enfuie via la Belgique vers la France où elle mourut juste avant son retour à Habsthal. Les archives regorgent de tels témoignages. – Aujourd’hui, les quelques invités s’intègrent vite au rythme des bénédictines. Ora (prière) et labora (travail), des repas pris en silence ou en écoutant de la musique ou une lecture. Tout invité doit d’ailleurs s’adapter, car un cloître n’est pas une hôtellerie alternative et bon marché, précise la prieure. Elle appelle l’invité avant pour en savoir un peu plus sur ses besoins spirituels ou d’aide. Sœur Cornelia, une petite cinquantaine, est d’ailleurs la plus jeune des quatre sœurs présentes. Les autres ont autour des 80 ans et même le père Pius est déjà à la retraite. Aussi la prieure gère avec une énergie remarquable et tournée à la fois vers Dieu et le monde l’impressionnant priorat: une bâtisse grande de plus 2000 m2, construite autour d’une cour intérieure, selon la règle architecturale de St. Gallen. Un jardin, un cimetière, des terres en fermage, le potager, des moutons et depuis peu des abeilles pour faire son propre miel. Avant tout, elle s’occupe depuis 2000 de la restauration du monastère. Un vrai chantier commencé il y a dix ans et ayant déjà englouti 1,7 millions €. Il fallait refaire tout… et une partie de la toiture, rénover l’aile nord des sœurs pour y mettre pour la première fois de l’eau dans les cellules et refaire les parquets, murs, fenêtres et façades. Les sommes promises de l’Etat n’étant arrivées que 18 mois après la date prévue, il a fallu avancer l’argent, ce qu’a fait l’Abbé de Muri-Gries du Tyrol dont le priorat, bien que géré de manière autonome, dépend. Sœur Cornelia prend pour la première fois un air découragé quand elle énumère les travaux qui restent à faire : restaurer les deux autres ailes, refaire les chambres, le cimetière endommagé par les travaux, le mur etc. Quant à la belle église baroque elle est retourné dans la propriété du monastère pendant les travaux, la congrégation locale ne pouvait plus l’entretenir. Aussi fût-elle restaurée pour 700.000€ avec l’argent de la commune et l’épargne de la congrégation.

D’ ailleurs, un tiers des coûts doit toujours être financé par Habsthal. Aussi, une association d‘intérêt publique fût créée pour sensibiliser la population locale à ce bijou. En vain ! Les quelques 200 membres ne sont que des anciens hôtes ou des intéressés habitant loin. Même des investisseurs privés au niveau de la région se montrent réticents. Ils craignent que le prieuré ne survive pas longtemps comme beaucoup des plus de 600 cents monastères  que compte le Land Bade-Wurtemberg.

Interrogée sur ce qu’elle préfère obtenir en ce moment : de l’argent ou de nouvelles sœurs, la habsthalprieure n’hésite aucune seconde : «Des sœurs ». – Une aide inattendue est venue d’ailleurs en la personne de Sobo Swobodnik, metteur en scène connu. Lors d’un séjour en Souabe, il est tombé amoureux d’Habsthal. Il y est revenu pour tourner un documentaire sensible sur la vie des sœurs et du prêtre. « Silentium » est sorti en 2015 au cinéma. Un voyage de promotion a été organisé et Sœur Cornelia a pu parfois l’accompagner pour témoigner. Avec son aura si particulière, elle aura certainement touché plus d’un(e). Sauf que pour devenir sœur, il faut se sentir appelée. C’est Dieu qui décide. Entretemps, ni les quatre sœurs, ni le père ne peuvent se permettre d’attendre à ne rien faire. En janvier 2016, l’assemblée générale de l’association de soutien du cloître aura lieu. Ce jour-là, il faut trouver une solution pour la poursuite des travaux sans soutien finançier par l’Etat ou la région. La prieure y participera avec son énergie habituelle, tournée à la fois vers les besoins du monde, tout en réservant son âme et l’âme d’Habsthal à Dieu. Les archives témoignent : entreprendre dans la foi et une foi sans faille ont sauvé à plusieurs reprises le monastère. La prieure veut garder l’espoir. (MoNo)

 

 Pour soutenir Habtshal v. lien vers l’association Unserer Lieben Frau zu Habsthal d’utilité publique

 

  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *